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Romain Bonvicini

Rencontre avec Romain Bonvicini.

Suite à de nombreux appels, vains, nous avons réussi à contacter une personne invalide et pratiquant du sport : Romain.

Romain a perdu l’usage de sa jambe gauche, lors d’un accident de moto, il y neuf ans. Il porte une prothèse de marche, mais possède plusieurs autres prothèses, pour le sport.

 

                       prothèse ville                 prothèse sport

                         Prothèse de ville                                Prothèse de sport

 

Il en possède une pour le sport, et souhaite en fabriquer une pour la plongée, et une autre pour l’escalade.

Nous l’avons rencontré à la Base Nature, le samedi 26 janvier, pour notre entretien.

 

Voici le contenu de l’entretien :

 

Quand avez-vous perdu votre jambe ?

 

« Je l’ai perdu le 14 juin 2004 dans un accident de moto à Puget-sur-Argens. Habituellement, les médecins essayent de garder le genou, car c’est une articulation facile à utiliser, mais pour moi ils n’ont pas pu donc ils ont coupé au-dessus du genou.»

Qu’est-ce qu’il vous a poussé à faire du sport ?

« C’est que je faisais déjà du sport avant. Je ne pratique pas beaucoup le sport avec la prothèse que je viens de vous montrer, mais je fais du tennis en fauteuil principalement, mais aussi de la plongée et du vélo. Mais ce qui est difficile pour les amputés c’est qu’à chaque fois que l’on change de sport, il faut changer de jambe. Donc il faut avoir de la patience et pas de variation de poids comme j’ai eu donc c’est pour ça que je suis en train de refaire faire une prothèse. Mais nous n’avons le droit qu’à deux prothèses par ans. En fait quand on parle de prothèse pour les amputés fémoraux, on a une emboiture, genou et un pied. 

 

détail prothèse

 

Et donc on adapte ce que l’on veut sur l’emboiture, mais on doit en dédier une pour chaque sport. »

Combien de temps avez-vous mis à vous adapter à votre prothèse ?

« Ça dépend des gens, mais moi je n’ai pas eu de temps d’adaptation, on m’a mis la prothèse, on m’a expliqué comment ça marchait et ça a pris deux heures.»

Pensez-vous que la prothèse est un bon équivalent de la jambe ? Qu’elle récrée les mêmes sensations ?

« C’est bizarre à dire, mais j’ai oublié les sensations que j’avais avec l’autre jambe. Après c’est un bon équivalent pour marcher, car ça nous permet de marcher, mais après c’est embêtant dès qu’il y a un peu dévers. Mais par contre c’est énorme avec les progrès technologiques j’ai une vie normale.»

Que pensez-vous de l’égalité entre les valides et les invalides dans le sport, car notre sujet est est-ce qu’Oscar Pistorius peut-il battre Usain Bolt ?

« En fait le truc c’est que dans le monde du Handisport on progresse très vite c’est-à-dire, par exemple je sais que toi tu fais du tennis (en s’adressant à Joévin), je me suis entrainé sérieusement pendant une année et je suis monté au Championnat de France et donc je peux faire des balles avec des gens qui sont numéro 2 numéro 3 mondial. Mais il faut être conscient que par exemple toi qui est 15/2 tu peux t’échauffer pas plus. Il y a une différence énorme, en tout cas au niveau du tennis, je peux en parler parce que je ne joue qu’avec des valides. Mais alors ce qui est embêtant c’est qu’il y a des athlètes qui vont s’entrainer une vie entière et qui vont se faire prendre leur place par un athlète invalide qui les dépasse grâce aux progrès scientifiques. Donc c’est délicat. Donc il faut le voir sur deux plants : sur le plan sportif, c’est délicat pour athlète qui s’est entrainé toute sa vie qu’Oscar Pistorius puisse courir aussi vite que lui et sur le plan humain c’est incroyable qu’un athlète amputé des deux jambes soit capable de courir aussi vite qu’un athlète valide. »

Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?

«  De la force mentale. J’ai été amputé, j’ai demandé si je pouvais remarcher on m’a parlé des prothèses et tout ça donc je ne peux pas vous dire que c’était tout rose tout le temps, mais je suis éducateur, j’ai des enfants, je suis marié voilà j’ai une vie normale. Mais par contre comme j’ai surmonté ce truc-là je me sens plus fort et ce que je n’ai pas physiquement je l’ai mentalement. »

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez au quotidien ?

« Comme je vous l’ai dit tout à l’heure les devers les pentes et les montées sont des contraintes. Monter des escaliers est la principale difficulté. Je peux le descendre maintenant facilement, mais les monter non, il existe des prothèses pour ça, mais elles coutent le prix d’une maison. Et puis surtout la lenteur, il faut s’habituer et puis les infrastructures ne sont pas toujours adaptées, mais je ne suis pas en fauteuil et c’est déjà quand même énorme. Il n’y a pas grand-chose que je ne puisse pas faire. »

 

romain et sa prothèse

Romain et sa prothèse

 

Un grand merci à Romain pour son investissement, sa participation 

et sa grande disponibilité !

 

Format PDF de cet entretien : 

Romain_Bonvicini

 

 

 

 

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